J’ai vécu ici, à Colmar, dans l’est de la France, ce qui m’a beaucoup changé de Londres. C’est très pittoresque de regarder par la fenêtre et de voir passer tranquillement les barques.
C’est une région avec une forte identité, une « touche” très personnelle, liée à l’histoire, à la géographie, au climat, aux traditions, au terroir et à la gastronomie. Les maisons colorées font partie intégrante de cette identité et il faut remonter au Moyen-Âge pour en comprendre l’origine.
Comme la plupart des gens ne savaient pas lire, un code de couleurs permettait de se repérer plus facilement dans les villages, chaque couleur représentant un métier différent. Le vert émeraude pour les tailleurs, les tanneurs et les tisserands, le rouge pour les ferronniers, l’ocre pour les boulangers et le bleu foncé pour les menuisiers et les ébénistes.
Je pense souvent à l’Alsace et à toutes ces maisons colorées lorsque je travaille avec des personnes qui craignent que leur accent étranger ne gâche leur présentation ou, au mieux, ne réduise leur crédibilité lors de la formulation d’une idée importante. Je les rassure en leur disant que ce n’est pas le cas et que ça n’arrivera pas.
Il est plus difficile de communiquer de manière percutante dans une langue étrangère : bien-sûr, il est essentiel de se faire comprendre, mais il est bien trop facile de se fixer sur l'(im)perfection de son accent.
Je le sais – je peux être mon pire détracteur en la matière, et le perfectionnisme peut instantanément diminuer la confiance en soi.
En fait, mieux vaut assumer la « couleur » et la personnalité d’un accent étranger ou régional, et se lancer. Il est préférable de ralentir le débit de parole pour qu’on puisse vous comprendre facilement en dépit de votre accent, qui fait partie de votre identité, de votre personnalité authentique. Faites donc de votre singularité une force, en puisant dans votre authenticité pour vous aider à communiquer avec plus de charisme. Et on se souviendra de vous !