L’écrivaine, poétesse et militante des droits civiques américaine Maya Angelou a déclaré : « On oubliera ce que vous avez dit, on oubliera ce que vous avez fait, mais l’on n’oubliera jamais ce qu’on a ressenti grâce à vous. » Ces mots sont souvent cités, car ils contiennent une vérité essentielle qui fait écho chez de nombreuses personnes. Réfléchissons à ce que nous pouvons réellement faire pour influencer le ressenti des gens, en particulier en ce qui concerne les compétences en matière de leadership.
Le ressenti des personnes sur leur lieu de travail est lié à une myriade d’éléments différents : les relations et la dynamique d’équipe, la satisfaction que leur procure leur travail, le sentiment d’apprendre et de s’épanouir… Dans mon travail d’accompagnement, un élément revient régulièrement comme source de mécontentement et parfois de tristesse profonde : le sentiment de ne pas se sentir valorisé.
Si nous réfléchissons attentivement à nos relations (à notre lieu de travail ou en dehors), à celles qui nous permettent de nous sentir appréciés à notre juste valeur, il est presque certain que la personne en question a du temps à nous consacrer. Suffisamment de temps pour parler des petites choses et aussi de problèmes plus importants. Suffisamment de temps pour nous demander comment nous allons et comment nous nous sentons. (L’une des raisons pour lesquelles la relation de coaching peut être si fructueuse est que le coach prend le temps de se concentrer intensément sur le client, ce qu’il a souvent l’impression de ne pas trouver ailleurs).
C’est en prenant du temps pour les gens, en écoutant ce qu’ils ressentent vraiment ou ce qu’ils ont à dire, que l’on les aide à se sentir valorisés.
Il est généralement admis (même si ce n’est pas toujours explicitement reconnu) que la façon dont nous fonctionnons professionnellement à un instant donné est la conséquence de ce que nous vivons dans notre travail et dans notre vie privée. Prendre le temps d’écouter son client sur ces deux sujets est forcément bénéfique.
Alors, comment les managers et les dirigeants peuvent-ils s’assurer de consacrer du temps à leur équipe ? Pas seulement pour faire face à des situations d’urgence ou pour parler de sujets importants, mais aussi pour prendre le temps d’écouter leurs préoccupations plus générales qui pourraient avoir une incidence sur leur état d’esprit et leurs performances.
Il est essentiel d’être conscient de la manière dont nous réagissons à une tentative de conversation.
Nous connaissons tous ce sentiment désagréable d’avoir besoin de parler d’un sujet, mais de devoir marcher sur des œufs au moment de demander du temps pour discuter. Si la réponse est du genre « Ça peut attendre ? Je suis très occupé en ce moment, » ou « J’ai une réunion importante à préparer… », nous nous sentons seuls face au problème et, surtout, non valorisés et non soutenus.
Bien entendu, tous les dirigeants et managers ont un emploi du temps chargé, mais la manière de répondre contribue grandement à maintenir la confiance et le soutien en dépit des contraintes. On aurait pu répondre : « J’aimerais vraiment vous parler de cela. Êtes-vous disponible à 14 heures ? » ou « Il est important pour moi d’avoir le temps nécessaire pour entendre votre point de vue. Pouvons-nous en parler dans une heure, lorsque j’aurai terminé mon rapport ? » De cette manière, le membre de l’équipe se sent écouté sur le moment et peut également être certain qu’il sera entendu plus en détail par la suite. Du temps lui a été réservé, ce qui prouve qu’il est apprécié à sa juste valeur. C’est la générosité qui découle tout simplement de la disponibilité à écouter l’autre, qui permet des relations plus harmonieuses et un leadership plus fort.